Retrouver et dérouler le fil qui nous lie à la nature et la place intime que nous y occupons, voilà ce qui anime mes créations. Le fil ténu où cette poésie de la nature, de notre environnement nous ramène à l’être, à une discussion entre extérieur et intérieur. C’est par la contemplation que mes peintures trouvent leur essence pour ensuite être réalisées au sein de l’atelier. Je reviens alors à la sensation du regard posé et me mets à l’écoute d’une sorte d’harmonie entre ce que je pose sur la toile ou le volume et ce que cela engendre comme réponse.
Inspirés par les éléments terre, air et eau, mes peintures et mes sculptures sont des paysages mentaux qui prennent forme couche après couche et viennent ouvrir de nouveaux espaces plus abstraits. Ils sont les reflets d’un temps suspendu et parlent de la nature et des visions infinies que l’ont peut lui porter. Ils sont aussi la trace, la mémoire d’une discussion entamée avec les matériaux et supports choisis et qui se poursuit de tableau en tableau ou de volume en volume. Le brou de noix, l’encre, la cire, les pigments liant acrylique, la cendre et le papier permettent un jeu entre geste contrôlé et apparitions aléatoires. Leur intérêt réside dans leur capacité d’interaction, de mélange, de dispersion et d’effacement.
Entre l’intime et l’universel essayer de trouver une voie qui s’ouvre pour que chacun d’entre nous puisse emprunter et créer son propre chemin de peinture.
Entre terre et ciel: Un ressenti de la matière
La force du minéral est omniprésente dans les œuvres de Denis Zammit. Tout imprégné de son lieu de vie, habité par les forces telluriques de la montagne toute proche, avec ses strates, ses méandres, ses formes douces et puissantes, son auréole de blancheur, Denis retranscrit dans la ferveur et la passion ses sensations et ses émotions. Ses toiles parlent de la terre et du ciel, de la roche qui s’interpose, parfois qui s’impose, blanche, grise ou ocre, tapissée de cendre ou de cire, suivant l’inspiration du peintre. La magie opère… le regard plonge dans l’infinitude, a de la peine à s’en détacher… un espace de calme et de sérénité se dégage du tableau, donnant libre cours à la rêverie, à la méditation… Une invitation à partager le jardin intime de Denis Zammit. Daisy Froger-Droz
Un peu comme ces « pierres de rêve » de Chine ou du Japon, les peintures de Denis Zammit nous introduisent en des espaces mimétiquement apparentés à des « paysages», réflecteurs d’une intériorité où se concrétionnent des plages colorées poussées vers la plus grande abstraction par un usage de couleurs estompées, étagées en suites de zonages horizontaux. Les matières colorées intègrent tout uniment densité, dégradation, érosion, dilution, collusion, dispersion, avec des transparences que contrarient parfois de subtiles plages d’opacité. Celles-ci se stratifient toujours en plans horizontaux comme sont les sédimentations terrestres. Et en même temps que le regard se laisse entraîner dans la rêverie des lointains, par une inversion de la perception, on peut plonger tout aussi bien dans d’autres rêveries où la force des détails entraîne à des profondeurs insondables. Il y a là le jeu suscitant l’efflorescence de mondes inépuisables, en suspens et en recréation. Joël-Claude Meffre